Egalité et Réconciliation
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L’émeute comme arme de gouvernance

Par la rédaction d’E&R

Le peuple a toujours été manipulable, que ce soit en dictature ou en démocratie, il y a trois siècles ou aujourd’hui. Depuis l’avènement des médias de masse, la goebbelsisation de leurs propagandistes, et la rationalisation des techniques d’impact sur l’esprit (et donc le comportement), la puissance potentielle du peuple (ou sa dangerosité) est mieux contenue par l’appareil médiatico-policier, les médias étant bien compris comme une police de la pensée.

Le pouvoir, même lorsqu’il dispose des polices physique et mentale, en plus des moyens de coercition juridiques et financiers, redoute l’émeute, qui peut freiner ou abattre le pouvoir le plus dur. Ainsi, Hitler redoutait la colère des mères allemandes, qui l’ont fait reculer sur l’élimination des handicapés ou la séparation des couples mixtes juifs/allemands.

Chaque manifestation porte en elle un noyau d’émeute, qui n’éclate pas toujours. Il faut un détonateur. Si la répression dépasse une certaine limite, elle nourrit son opposition, et le rapport de forces s’inverse. D’où la répression « intelligente » (dont l’Égypte d’Al-Sissi avec ses 2 000 morts à la mi-août 2013 est le contre-exemple), calculée de façon à ne pas fournir d’arguments ou de martyr(s) à la partie adverse.

La loi d’apparition d’une émeute s’apparente à celle de la vague scélérate, cette montagne d’eau qui peut éclater un supertanker. Lorsque deux vagues de fréquence semblable se rencontrent, la vague 1 emprunte l’énergie de la vague 2, et grossit en conséquence. Le passage de l’émeute contrôlable à l’émeute incontrôlable demeure mal connu : les commentateurs parlent d’étincelle (une provocation de dictateur dans un moment d’extrême tension), d’élément déclencheur (un déni de justice, une répression démesurée), le tout sur une situation en ébullition, mais la science dure n’a pas encore, avec ses supercalculateurs de probabilités, pénétré ce domaine événementiel comme celui de la météo. Cela viendra. On se contentera de la petite histoire humaine, comme en Tunisie, où un vendeur ambulant martyrisé par une police corrompue déclenche un incendie national en s’immolant par le feu.

 

 

Le quadrillage d’un pouvoir contemporain maîtrisant les technologies policières réduit les chances d’apparition de l’émeute : les meneurs potentiels sont « écoutés », tout comme leur relation avec le public. Les élections et l’alternance servant de surcroît à désamorcer tout velléité, quand l’opposition devient majoritaire ou la colère trop grande. D’où l’arsenal de sondes de l’opinion (par la presse-sous-contrôle et les instituts de sondage) et de l’expression (surveillance internet du type NSA), qui remplacent la matraque dans nos pays occidentaux. Mais pas le matraquage.

C’est une répression sans répression, qui s’effectue en amont, en secret et en silence… médiatique : le peuple n’est pas encore invité à lire les « notes de conjoncture » de la TNS Sofres dont il est le sujet, et l’objet. C’est une information-pouvoir, une information-structure. Pas la version puérile, mensongère et jetable destinée à des JT aux ordres. Sans oublier la politique des petits cadeaux préélectoraux aux catégories professionnelles susceptibles de basculer dans la colère ou la violence (routiers, paysans, marins pêcheurs). Le pouvoir dispose donc d’une série de curseurs permettant de moduler la tension dans son rapport au peuple. Le président Chirac ne touchait pas aux boutons (d’où l’accusation d’immobilisme), le ministre de l’Intérieur Sarkozy a touché à tous. Histoire d’une élection avec ses dommages collatéraux.

 

France 2005

Chirac, après la mort de Malik Oussekine en 1986, craindra par-dessus tout la colère des étudiants et lycéens (même manipulés par les trotskistes, mais là n’est pas le problème), qui auront raison de la réforme Devaquet. En 2006 Villepin sautera sur le CPE, pétri de bonnes intentions, un piège tendu par Sarkozy. Qui lui-même passera à côté de la correctionnelle pendant les émeutes de novembre 2005. On peut dire qu’il aura réussi à appliquer sa tolérance zéro, pour zéro mort, un tour de force policier après les deux victimes, Zyed et Bouna, des dizaines de blessés, 9 000 véhicules incendiés, des tirs à balles réelles, et 3 000 arrestations. Un investissement de 250 millions d’euros à la charge de la communauté nationale (coût des émeutes pour le pays) qui ne profitera qu’au clan Sarkozy. Qui, lui, sera élu président de la République 18 mois plus tard. Dans le même ordre d’idées, on se souviendra du lancement national très médiatique du petit maire de Neuilly, là encore au bénéfice de la très obscure affaire « Human bomb » en mai 1993…

 

 

Mais revenons en 2005, avec la thèse du documentaire Émeutes en banlieue, la mécanique infernale diffusé par Canal+ : elles auraient été alimentées par le pouvoir afin de donner au pyromane une stature de pompier national. Sauf qu’après des manipulations multiples, la situation a vraiment échappé à la bande à Sarko.

Dont la stratégie présidentielle ne date évidemment pas de 2005 : elle s’élabore à partir du score de Jean-Marie Le Pen au second tour des présidentielles de 2002. Le peuple demande de la sécurité ? Lors des émeutes au Mirail en février 2003, Sarkozy flingue le commissaire Havrin et sa police de proximité. La zone mixte, le dialogue police/jeunes étant rompus, on peut commencer à pousser le curseur. Six mois avant les émeutes de novembre 2005, c’est l’épisode du « nettoyer au kärcher » à La Courneuve. Un habitant lui répondra : « Excusez-moi mais nettoyer, on n’est pas des animaux. » Dernière salve dans la préparation d’artillerie de Sarkozy, sa descente à Argenteuil en octobre 2005, avec le fameux « Vous en avez assez de cette bande de racailles ? On va vous en débarrasser », lancé à une habitante. Quarante-huit heures plus tard, c’est la mort de Zyed et Bouna, traités de cambrioleurs dans une note de la direction de la police nationale, qu’un rapport des RG contredira. Comme le dit le docu, « en 24 heures à peine le gouvernement a réussi à imposer dans les JT sa version des faits ». Preuve que police physique et police mentale travaillent de pair, malgré quelques journalistes à contre-courant, comme le reporter Vildary, de France 3.

 

 

L’avocat des familles des victimes, Jean-Pierre Mignard, comprend qu’on est « plus dans une problématique de guerre, de guerre sociale, que dans une problématique d’ordre public et de justice ». Confirmation le quatrième jour des émeutes quand Sarkozy s’invite au 20 Heures de TF1 et sonne la charge avec « dix-sept compagnies de CRS et sept escadrons de gendarmerie, des centaines de gendarmes et de policiers ».

Analyse en 2013 d’Azouz Begag, sociologue des banlieues avant de devenir ministre à l’Égalité des chances :

« Normalement la temporalité d’une émeute c’est trois jours et deux nuits… À moins qu’un politique de grande responsabilité se rende compte qu’il peut surfer sur cette affaire et enflammer le discours politique, connaissant la susceptibilité de ces jeunes de banlieue, dire à propos de cet accident meurtrier, des mots qui vont enflammer la situation… C’est ce qu’a fait Nicolas Sarkozy. »

Accusation directe. Begag poursuit : 

« Au lieu de calmer le jeu, je rajoute de l’huile sur le feu et j’envoie les policiers partout ! […] Dès l’instant où il était candidat à l’élection présidentielle il avait enclenché sa stratégie… Et on va pas y aller d’une manière angélique hein… Il faut leur taper dessus pour leur montrer qui commande dans ce pays ! »

Confirmation de Pierre Charon, conseiller du ministre de l’Intérieur à l’époque :

« Siphonner, tant mieux. Moins le Front national a de voix, plus on a réussi la mission. […] Il a voulu expliquer un aperçu de ce qu’il était. […] Et il a pris 11 points dans les sondages. »

 

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Nicolas Sarkozy et Pierre Charon

 

Le soir même, une grenade lacrymogène pète dans une mosquée… Le 93 s’embrase. À J+7, contagion à toute l’Île-de-France. Au moment où un rapport de l’IGS anéantit l’argumentaire du gouvernement (repris par les grands médias) sur le prétendu cambriolage de Zyed et Bouna. François Molins, le procureur de Bobigny (sous contrôle du très effacé ministre de la Justice), annonce enfin l’ouverture d’une « information judiciaire contre X du chef de non-assistance de personne en danger ». Conséquence directe, à J+9, la colère retombe à Clichy-sous-Bois, mais c’est le reste du pays qui flambe ! Aveu de Pierre Charon :

« Parfois il y a des ingrédients, on ne sait pas comment ça se passe pour une mayonnaise, eh bien là c’est un petit peu la même chose, parce que les villes, je me souviens du Mirail qui est à côté de Toulouse aussi, pourquoi d’un seul coup le Mirail ils ont voulu faire la même chose ? »

Preuve que les apprentis sorciers ont perdu la main sur leur opération. Havrin enfonce le clou :

« C’était la chronique d’une émeute annoncée, parce que on a recréé des conditions, les mêmes conditions qu’avant, donc l’émeute était à mon avis inévitable. »

À J+10, les violences sont plus massives en province qu’en région parisienne. Panique à Beauvau et Matignon, dans la bouche de Charon : 

« Ça a dégénéré, de toute façon, à partir du moment où toute la France est en flammes, ça a dégénéré, on comptait les jours, et ça va s’arrêter quand ? »

Bruno Le Maire, conseiller de Villepin en 2005 :

« C’est une situation de très très grande tension… Est-ce que nous allons arriver à maîtriser cette crise ? Moi mon sentiment c’est que nous avons tous été dépassés par ces évènements, tous, tous dépassés par la réalité. »

Nouvel élément à charge, la vidéo où l’on voit un habitant de cité s’adresser à une équipe de policiers : « Si c’est comme ça, après vous croyez que le quartier va se calmer ? » Un des policiers répond :

« Alors là on va se mettre d’accord, que le quartier soit calmé ou pas, on s’en branle, nous à la limite plus ça merde, plus on est contents. »

Et la touche finale, à J+13, alors que les tensions s’apaisent : Villepin, qui veut reprendre la main sur Sarkozy, annonce l’état d’urgence. Un état d’urgence utilisé une seule autre fois sous la Ve République, en octobre… 1961, en pleine guerre d’Algérie ! On passera sur la tentative désespérée d’islamiser a posteriori les émeutes, dernière cartouche d’un gouvernement dépassé par la crise. Sa crise. Le rapport des RG contredira là encore la thèse du complot islamiste, ce qui n’empêchera pas Charon d’affirmer, dans un déplacement sémantique formidable :

« Derrière y a les musulmans on s’en fout c’est pas ça l’histoire, c’est que c’était organisé, c’est sûr. »

CQFD.

 

Chine 1966

« Les masses populaires sont douées d’une puissance créatrice illimitée. » (Mao)

 

Nous sommes en Chine, en 1966. Mao a perdu le pouvoir réel, gagné de haute lutte en 1949, au profit de la nouvelle bureaucratie du Parti communiste. Suite à la catastrophe économique du « Grand Bond en avant » de 1958-1960, qui a saigné le pays en envoyant tout le monde aux champs et aux grands travaux (et surtout au cimetière), Mao a été écarté discrètement, tout en restant la figure de proue du PCC. Il est intouchable, mais neutralisé. Réduit à son image grandiose, celle d’un dieu vivant. Son clan se résume à un maréchal (Lin Biao, le chef de l’Armée populaire de libération), une épouse (Jiang Qing, la sulfureuse), le cerveau des services secrets (Kang Sheng, le maître des Ombres), et une poignée de compagnons de route, survivants de la fameuse « Longue Marche » et de terribles purges ourdies par Kang. Clan qui formera le noyau dur de la future Bande des Quatre, dégommée en 1976.

« Les réactionnaires sont des chinchards de papier. » (Mao)

Mao imagine alors un moyen de renverser le nouveau pouvoir en prenant appui sur la jeunesse, en demande de pureté révolutionnaire, sur qui il conserve une incroyable autorité, entretenue par la propagande officielle. Il invite cette armée populaire bourrée de sève, par le truchement du Petit Livre rouge (édité en 1964 à 60 000 exemplaires, 720 millions d’exemplaires seront imprimés en 1967) et par la libération de l’expression populaire sous la forme de graffitis politiques, à « détruire le monde ancien ». Le Grand Timonier vise juste : les Gardes Rouges fanatisés bouleversent la hiérarchie administrative dans les provinces. Les notables qui n’entrent pas dans la nouvelle ligne sont lynchés, les réformistes forcément « bourgeois » ou « impérialistes » éliminés. C’est une purge par le bas. En fait, il s’agit d’une guerre civile déclenchée sciemment.

 

 

« Après l’anéantissement des ennemis armés, il y aura encore des ennemis non-armés ; ceux-ci ne manqueront pas de mener contre nous une lutte à mort ; nous ne devons jamais les sous-estimer. » (Mao)

Les structures politico-économiques s’effondrent (les universités sont fermées de 66 à 72), l’anarchie règne, les Gardes Rouges se tirent dessus par factions opposées, chacune accusant l’autre de révisionnisme, un mot qui vaut condamnation à mort. L’escalade révolutionnaire vire à la dinguerie. « Les révisionnistes effacent la différence entre le socialisme et le capitalisme, entre la dictature du prolétariat et celle de la bourgeoisie. » Mao vise bien la nouvelle bourgeoisie communiste et la prend de vitesse, transformant l’échec absolu du Grand Bond en levier révolutionnaire pour anti-réformistes… qui voulaient seulement réparer les errements du Grand Bond par une politique de relance économique forcément « bourgeoise »…

 

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Kang Sheng

 

La transformation de l’homme bourgeois en socialiste se résume finalement à la transformation d’un million de vivants en cadavres (bilan des historiens). Sans parler des pertes collatérales. Mao et les siens ont pratiquement détruit le pays afin d’obtenir un avantage politique, qui sera réduit à néant dix ans plus tard, la Bande des Quatre étant éliminée par les réformistes, dont la figure mondialement connue est l’increvable Deng Xiaoping, pourtant placé en résidence surveillée en 68, et réduit à bosser avec sa femme dans un magasin de tracteurs. Deng, se faufilant comme une anguille entre les pointes acérées de ses adversaires, sauvera sa tête et prendra le pouvoir en 1979 (quatre ans après la mort de Kang Sheng, le père du Laogai), pour placer enfin la Chine sur les rails du développement… capitaliste. Il n’aura de cesse de ressouder le pays, sacrifiant la révolte étudiante de 1989 pour sauver le… communisme. Tiananmen, pour le coup, une « émeute » non-provoquée par le pouvoir. Ou les deux faces de Deng, qui seront les deux faces de la Chine moderne.

La Révolution culturelle, ou le premier exemple d’un pouvoir déconsidéré qui instrumentalise l’émeute afin d’obtenir un avantage décisif dans la reprise du pouvoir. L’objectif, ici, étant de transformer des revendications estudiantines en soulèvement général contre des adversaires politiques, qui tomberont un par un, sous les quolibets ou les balles. Une propagation d’incendie volontaire qui a failli détruire la Chine. Elle mettra vingt ans à s’en remettre.

 

Algérie 1988

Propagation d’incendie en revanche que le pouvoir militaire algérien n’avait pas prévue, et ne pourra contrôler en 1988, lorsqu’il allumera les émeutes par l’organisation de la pénurie de biens de consommation, symbolisés par la hausse du prix de la semoule. Avec pour objectif de couler le gouvernement Chadli, qui commençait à prendre ses distances avec les généraux. Ici, le peuple est utilisé comme une arme pour discréditer une gouvernance de représentation, pourtant sous contrôle partiel du pouvoir occulte. Mais l’arme populaire se retournera contre les généraux, et leur échappera complètement. Les dix ans de guerre civile qui suivront seront la sanction d’une surenchère répressive. Pour la seule volonté de puissance et de jouissance d’une clique de pillards du lobby militaro-industriel, le pays sera mis à feu et à sang.

 

« Ce n’est pas nous qui avons déclenché la tragédie, nous, nous avons défendu le pays, ceux qui ont provoqué la tragédie sont connus. » (Le général Nezzar à Ennahar TV, août 2012)

Revenons un peu en arrière : la chute des revenus pétroliers de 25 % oblige le pouvoir à réduire son volume d’importations, sachant que le pays ne produit rien, et importe tout. En 1986, les achats extérieurs baissent de 40 %, les prix des denrées de première nécessité augmentant d’autant à l’intérieur du pays. Les produits touchés sont de première importance : outre la semoule, le lait, l’huile et le sucre. Pour faire face à ses remboursements, le gouvernement emprunte sur le marché international. Et comme toujours dans ce cas, les emprunts sont assortis d’ordres stricts : une restructuration du travail, des prix, et de la consommation. On a vu ce que ça a donné en Argentine fin 2001...

Ces pénuries alimentaires sont la conséquence structurelle de la « révolution agraire » de Boumédiène, véritable expérience soviétique, menée au pas de charge, mettant un frein à l’exploitation privée en ne lui accordant pas un dinar. L’effort étant porté sur l’industrie « industrialisante », porteuse de tous les espoirs. La révolution agraire, basée sur un sentiment nationaliste, ne motivera pas vraiment les milliers de petits exploitants. Résultat, en 1980, la production agricole globale au mieux stagne, au pire régresse, comme la production végétale, principalement nourricière.

Pendant ce temps-là, les Algériens font des enfants, beaucoup d’enfants : la population double en vingt-cinq ans. Dont la moitié a moins de vingt ans : le marché du travail est engorgé, l’habitat insuffisant. La tension monte. N’importe quel démographe peut calculer le point d’explosion sociale. Le recours massif aux importations (à crédit) ne faisant que reculer le moment fatidique.

« Pendant plus de trois mois, entre juillet et le 5 octobre 1988, des pénuries de produits alimentaires essentiels tels que la semoule, l’huile de table, le lait, apparues dans quelques-unes des wilayate d’abord, se répandent ensuite rapidement dans tout le pays au fil des semaines. » (Le Premier ministre Abdelhamid Brahimi)

Autre effet pervers : les campagnes ayant du mal à vivre mieux, les jeunes quittent les villages pour les villes, vers le nord et l’Europe, rendant encore plus compliquée la reprise des exploitations. Le pays, qui couvrait 70 % de ses besoins en 1970, n’en couvre plus que 30 % en 1980. L’Algérie a perdu la bataille de l’indépendance alimentaire. Les généraux, dont les « lieutenants » tiennent les grands postes d’importation, comme Monsieur Sucre (pour exemple, l’Algérie a importé 880 000 tonnes de sucre pour 470 millions de dollars sur les cinq premiers mois de 2013), un Monsieur qui se sucre au passage, Monsieur Blé (importé de France), ou Monsieur Viande, profiteront de cette faiblesse, masquée un temps par la hausse du prix du baril, pour lancer leur opération « peuple contre gouvernement ».

 

 

« Les manifestations d’octobre 1988 et les séances de torture qui ont suivi ont été programmées à l’intérieur d’appareils. » (Le général Betchine, directeur de la DCSA (direction centrale de la sécurité de l’armée), en 2000. Source : « Françalgérie, crimes et mensonges d’États »)

Les émeutes sont carrément programmées pour le 5 octobre à 10 heures. État de siège le 6 octobre. Arrivée de 10 000 militaires du sud. 250 « émeutiers » assassinés à Alger, la plupart à la mitrailleuse lourde. Les 9 et 10 octobres, les islamistes, infiltrés par des provocateurs armés, croyant ramener le calme, tombent dans le piège de Belkheir. Le 10 octobre, Chadli s’adresse aux Algériens à la télévision, promettant la baisse des prix des produits de première nécessité et la démocratie. Le 12 octobre, les étals se retrouvent miraculeusement pleins. Parallèlement, des rafles suivies de tortures sont organisées par le général Nezzar. Le « péril islamiste » invoqué par les généraux leur donne carte blanche pour purger le pouvoir de leurs opposants. La « démocratie » de Belkheir est en marche, le Printemps algérien va virer au massacre.

Approfondir le sujet avec Kontre Kulture :

 






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  • #587189
    Le 13 novembre 2013 à 17:53 par yacsam
    L’émeute comme arme de gouvernance

    Ça peut paraitre incroyable, stupide, lâche voir même contre-productif (et dite vous bien que si vous le pensé, c’est que vous avez été éduqué pour le penser !), mais il ne faut JAMAIS participer aux émeutes. Cet article nous le montre bien.

    Certain diront "ça peut pas être pire que la situation actuelle !", est pourtant c’est le cas, encore une fois cet article le montre à travers quelques exemples (on pourrait en prendre d’autre : Maie 68, le printemps Arabes...)

    donc vous direz "que faire ?", et bien : RIEN dans l’immédiat, toutes actions irréfléchie mené par des personne "moyenne" sera forcément récupérer (si ce n’est provoquée) par le simple fait qu’elle est récupérable.

    Quand le jeu est truqué, le seul moyen de ne pas perdre c’est de ne pas jouer.

    La priorité reste donc toujours d’élever le niveau (intellectuel mais aussi moral) élever les conscience et l’esprit (d’où l’intérêt d’E&R ou nous invite à nous instruire autant qu’a militer mais pas à tout cramer !)

    Si le peuple est dans sa majorité conscient et moral, il est quasi-impossible, même avec de gros moyens, de le manipuler et de le pousser à la dépravation. Si le peuple est dans sa majorité futile et sans réelle moralité, il est quasi-impossible, même avec de gros moyens, de le ramener vers le droit chemin et la bonne conduite.

     

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  • #587266
    Le 13 novembre 2013 à 18:58 par Sered-dz
    L’émeute comme arme de gouvernance

    moi je dis ON S’EN FOUT de tout ces comm comme dirait Alain Soral et Dieudonné Bala-Bala !!

     

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  • #587302
    Le 13 novembre 2013 à 19:32 par alan
    L’émeute comme arme de gouvernance

    L’Ayatollah khomeyni avait lui enjoint les révolutionnaires
    de chanter et de porter des fleurs à l’armé
    malgré les massacres et cela a fonctionné, les soldats
    ont déserté par milliers ,les jeunes hommes se rasaient la tête
    pour créer la confusion et permettre au soldats de passer inaperçu.

     

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    • #590319
      Le Novembre 2013 à 00:40 par Shoartichaut
      L’émeute comme arme de gouvernance

      En iran, nos amis de la communauté sont laissés libre de vivre leur foi en toute liberté, suivre leurs écoles religieuses et enseignements.
      En revanche pour la politique, comme les autres minorités ils n’ont droit qu’à un quota de député au prorata de leur part dans la population (moins de 1%) donc ils ne peuvent pas outrepasser leur poids naturel dans la population.
      Cette solution me semble assez juste.

       
  • #587324
    Le 13 novembre 2013 à 19:54 par Paname-patriote
    L’émeute comme arme de gouvernance

    Petite précision : les émeutes de 2005 ont fait 4 morts indirectes, comme par exemple une asphyxie suite à un incendie, sans conséquence sur le fond du texte à savoir que le bilan humain a été quasi nul (en raison de la légèreté des armes employées de part et d’autres).

    Pour compléter cet excellent article il serait intéressant de distinguer émeutes désorganisées (contre des bâtiments au hasard, des boutiques, des voitures etc) vs. émeutes qui naissent ou deviennent ciblées (pillages d’armureries, tentatives d’intrusion de bâtiments officiels, de forteresse, d’ambassade, parlement, résidence de chef d’état...), sans parler de l’évolution d’une émeute en barricades fixes pour mieux répliquer contre les forces ennemies. En effet cela rejoint à mon sens le fond de l’article : l’émeute désorganisée est rarement révolutionnaire et plus facilement exploitable.

     

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  • #587550
    Le 13 novembre 2013 à 22:18 par seber
    L’émeute comme arme de gouvernance

    Pour compléter les commentaires intéressants que j’ai lu, il faut en effet essentiellement lutter en utilisant les moyens de la révolution passive et pacifique, la révolution par le vide en quelque sorte. la nature et le Système en ayant horreur, le vide d’air de la base aura tôt fait de permettre la chute libre des étages supérieurs. cf. World Trade Center !
    Vous êtes, nous sommes les explosifs placés dans les tours. L’astuce consiste a ne pas exploser réellement mais symboliquement : non-travail, non-productivité, non-rentabilité, non-consommation. Débranchez-vous et le Système vous haïra, seul signe de réussite visible.

     

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    • #587832
      Le Novembre 2013 à 02:11 par Sidi
      L’émeute comme arme de gouvernance

      La Révolution Citoyenne est ce qu’il faut pour redresser la barre :

      Je rappelle ces principes :

      - Elle doit entraîner l’adhésion du plus grand nombre par la mobilisation, l’écoute, le débat et la diffusion des idées.
      - Elle est accomplie en dehors des partis politiques, qui ont tendance à cliver les citoyens, et nécessite l’unification des forces progressistes.
      - Elle veut faire des êtres humains des citoyens avant d’en faire des consommateurs.
      - Elle redonne toute sa place aux citoyens et cherche à les responsabiliser dans leurs décisions d’électeurs, en luttant notamment contre l’abstention.
      - Elle veut que le politique, issu du suffrage universel, reprenne le pouvoir sur les banques et la finance.
      - Elle renforce la démocratie par la multiplication des consultations des citoyens, y compris dans les entreprises en développant le système des coopératives.
      - Elle repose sur l’éducation qui devient une priorité afin d’ouvrir le peuple à l’esprit critique et à la compréhension des enjeux de la société dans laquelle il vit.
      - Elle rend aux services publics la place qui leur revient.

       
  • #588649
    Le 14 novembre 2013 à 18:21 par Pierre Ghi
    L’émeute comme arme de gouvernance

    L’émeute comme arme de gouvernance par l’ordre par le chaos en vue d’instaurer un Nouvel Ordre Mondial convenable pour la gouvernance des émeutiers, l’éternelle gouvernance des émeutiers, l’Ordre de la Gouvernance par l’Emeute, l’Ordre de la Gouvernance par le Chaos des Emeutiers, que l’on peut aussi nommer hooligans, en plein désordre mental. On comprend pourquoi, quand on sait qui donne désordre de bon ordre.
    À ce genre d’Ordre, on ne répond pas par des émeutes car, nous ne sommes pas des hooligans de la République Francaise mais des acharnés de La Vie raisonnable.
    À la question suis-je un émeutier, ma conscience répond : Ah, mais Quenelle-nie, mon cher ! Et à ma question suis-je une Quenelle de mauvaise foi, ma conscience me répond : toi, non, mais les gouvernants par l’émeute, oui !
    C’est ainsi, nous avons le devoir d’être la conscience des émeutiers victimes de la gouvernance par le chaos du Nouvel Ordre Mondial par l’émeute.

     

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  • #589172
    Le 15 novembre 2013 à 07:05 par un cendy
    L’émeute comme arme de gouvernance

    En 1986, les achats extérieurs baissent de 40 %, les prix des denrées de première nécessité augmentant d’autant à l’intérieur du pays.



    C’est une époque où il fallait se lever tôt pour espérer trouver du pain, de l’huile et du sucre. Les effets de cette baisse se sont fait sentir très vite avec dans la foulée, au cours de l’année 1987, la naissance d’un fort climat d’insécurité.
    Qui se traduisait très concrètement par une hostilité SOUDAINE des frèros (qui commençaient à émerger) à l’égard des jeunes filles au style et au bagout occidental hébergées chez l’habitant.
    La meilleure période pour fuir, après c’était plus compliqué...

     

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  • #589593
    Le 15 novembre 2013 à 15:12 par L
    L’émeute comme arme de gouvernance

    Comme je l’ai déjà dit ailleurs, une manière efficace de surprendre un ennemi c’est de retourner ses armes contre lui même.

     

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  • #589818
    Le 15 novembre 2013 à 17:52 par anonyme
    L’émeute comme arme de gouvernance

    c’est vrai que l’affaire de l’école de Neuilly, qui a fait beaucoup pour la publicité de Sarko, est une affaire bien mystérieuse, il y a des gens qui ont parlé d’une offre qui aurait été faite à Erik Schmitt, et pointent la façon dont on l’a tué

     

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  • #590869
    Le 16 novembre 2013 à 14:49 par Pierre Ghi
    L’émeute comme arme de gouvernance

    L’émeute comme arme de gouvernance mondialiste implique le peuple comme gouvernance française anti-émeutiers et là, chacun se bat avec ses armes, les miennes étant de lutter avec des mots contre des maux de Têtes.
    Toujours prêt à ne pas rater une bonne occasion de me battre et de porter des coups sensibles à l’insensibilité mondialiste, je me suis penché sur l’aspartame pour l’autopsier et voici ce que j’en ai déduit : l’aspartame, c’est comme le tube cathodique, c’est la dégénérescence cérébrale indispensable pour se plier à un discours gauchisant afin d’atteindre plus rapidement le côté gauche de la droiture morale.
    L’aspartame, c’est comme le tube cathodique : c’est l’art de passer à l’as par trame, c’est l’art du balayage industriel des surfaces propres pour les souiller.
    Père Noël, quand tu descendras du Ciel, n’oublie pas mes petits souillés placés devant lâches-cheminés.

     

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